Exploitation du cobalt artisanal : EGC sélectionne des coopératives
Le 07 février, la Gécamines a cédé à l‘entreprise générale du cobalt EGC, 5 carrés miniers en vue d’une exploitation responsable du cobalt artisanal. Depuis la signature de l’accord, les exploitants artisanaux, notamment de Kolwezi dans la Lualaba, s’interrogent. Comment EGC repartira-t-elle ces sites miniers ? Sur la base de quel critère, les coopératives minières seront-elles sélectionnées ?
Si la nouvelle de la cession de 5 carrés miniers à EGC a réjoui le monde de l’exploitation artisanale du cobalt, elle a aussi suscité des inquiétudes. En effet, l’hinterland minier du Katanga enregistre aujourd’hui plus de 1.5 million de Congolais qui vivent grâce à l’exploitation artisanale du cobalt. En outre, tous œuvrent aujourd’hui sur des périmètres miniers appartenant à des industriels. Papy Nsenga, président des creuseurs artisanaux de Kolwezi se demande comment EGC va -t-il s’y prendre.
Au jour d’aujourd’hui, nous comptons plus de 200.000 exploitants artisanaux à Kolwezi. Aussi, la ville enregistre plus d’une centaine de coopératives minières qui n’ont pas de sites propres à elles pour l’exploitation du cobalt. Combien de coopératives vont accéder à ces 5 carrés miniers ?
Et parmi les centaines de coopératives minières, certaines appartiennent aux acteurs politiques , révèle la plate forme Comprendre et Agir dans le secteur minier, CASMIA. Ainsi, elle attire l’attention de l’entreprise EGC afin que dans sa sélection, les coopératives des exploitants aient une place de choix, explique Shadrack Mukad, membre de CASMIA
Nous demandons que les coopératives minières qui n’ont pas de parapluie politique puissent être des privilégiés pour exploiter ces 5 carrés miniers que la Gécamines a accordés à l’EG. Il s’agit de celles qui ont toujours été marginalisées au profit des coopératives créées par des acteurs politiques.
EGC définit des critères
De son côté, EGC fixe l’opinion quant à la question des répartitions des carrés miniers. Eric Kalala, directeur général d’EGC, assure que la sélection des coopératives est déjà en cours. Et elle repose sur des critères stricts.
Au sujet des coopératives minières, non seulement de Kolwezi, mais aussi plus largement dans les zones de production du cobalt, EGC travaille déjà à une sélection des coopératives qui remplissent un cahier des charges précis. Donc, celles qui se verront donner accès aux mines dont nous avons contrôle, respecteront ces normes éthiques, environnementales et sociales très exigeantes. Il en va de la sécurité des mineurs et aussi de leur santé. Et aussi plus largement, de l’inclusivité de la croissance issue de nos mines.
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Formalisation et structuration de l’exploitation artisanale du cobalt
De ce fait, l’acquisition par EGC des 5 carrés miniers est une étape importante pour l’entreprise générale du cobalt. Car celle-ci a le monopole sur le cobalt artisanal, mais elle ne pouvait être opérationnelle sans zones d’exploitation.
Nous franchissons une étape importante. Désormais, nous avons des carrières minières sur lesquelles nous pourrons mener notre mission de formalisation et de structuration du secteur, a déclaré Eric Kalala, directeur général d’EGC. Et de poursuivre
Il est important que notre croissance soit inclusive. Et en obtenant ces sites miniers, nous pourrons faire participer la population dans une plus large mesure. À cet effet, nous allons intégrer le concept d’une mine durable et responsable dans la redistribution, mais aussi sur les aspects sociaux et environnementaux.
Le directeur général d’EGC rassure aussi quant au respect des normes de production responsable du cobalt artisanal de la RDC.
La formalisation et la structuration de l’exploitation du cobalt auront plusieurs effets immédiats. D’abord, nous pourrons contrôler l’accès aux mines, donc plus de présence d’enfants et de personnes vulnérables . Ensuite, nous pourrons distribuer des équipements individuels aux mineurs. Aussi, nous pourrons lancer un programme de traçabilité et nous assurer d’une meilleure rémunération des exploitants artisanaux. Cela permettra de garantir la provenance éthique du minerai, sa qualité et de lutter contre les pratiques néfastes.
Les exploitants artisanaux de Kolwezi notamment sont impatients de voir quelles coopératives minières auront accès aux 5 zones d’EGC.