Appel d’offre du secteur des hydrocarbures, la RDC coure des risques

Appel d’offre du secteur des hydrocarbures, la RDC coure des risques

Dans un rapport publié au début de la semaine, la coalition Le Congo n’est pas à vendre a analysé l’appel d’offre du secteur des hydrocarbures lancé en juillet 2022. Celui-ci concerne 27 blocs pétroliers et 3 blocs gaziers. De ce fait, le CNPAV relève des risques pouvant conduire la RDC à l’endettement plutôt qu’à la maximisation des recettes.  Ainsi, l’organisation propose les pistes d’améliorations.

En juillet 2022, le ministère des hydrocarbures lance cet appel d’offres en présence du président de la République. L’objectif est de booster l’économie du pays et de créer des milliers d’emplois à travers l’exploitation du pétrole et du gaz. Cependant, dans l’exécution du processus, la CNPAV a noté des signes inquiétants. C’est notamment le manque de transparence et de redevabilité, l’absence de données fiables sur le secteur, la violation des procédures légales. De plus, il y a les violations des critères d’attribution et le manque de clarté relatif aux conditions et aux critères de sélection. Il y a également l’incertitude sur la propriété et la disponibilité des blocs soumis à cet appel.

Face à toutes ces irrégularités, la CNPAV estime que le pays coure les risques des dettes plutôt que la maximisation des recettes. Ces risques sont liés aux violations de la procédure d’appel d’offre et à la non viabilité à long terme du secteur pétrolier. Selon cette organisation, le monde est résolument engagé dans la transition énergétique. Celle-ci conduit l’humanité à passer de l’énergie fossile vers l’énergie renouvelable.

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La RDC est-elle en retard ?

Pendant que la RDC est à la phase de recherche de potentiels investisseurs dans ce secteur , compte tenu de ces enjeux mondiaux réels, à Dubaï, souligne CNPAV, la COP 28 a marqué le début de la fin de l’ère des fossiles.

« Plusieurs leaders du monde financier qui fournissent régulièrement des assurances dans le secteur pétrolier ont déjà donné leurs positions. Ils indiquent que les blocs aux enchères au Congo,  ne pourraient faire partie de leur portefeuille de clients. Ce qui crée le risque que les candidats gagnants, exigent des garanties de rentabilité de la part de l’État congolais. Ceci, avec tous les risques d’endettement supplémentaires qui en découlent. En d’autres termes, la RDC cherche à développer des nouveaux champs pétroliers, une option en voie d’abandon au niveau mondial, pendant que les énergies fossiles sont en pleine phase du déclin ».

Ainsi, la CNPAV recommande au gouvernement d’éviter les discours tendant à exagérer la valeur des blocs ou les retombées attendues de ce secteur. Car, ajoute-elle, ce langage peut générer des attentes injustifiées au sein de la population congolaise d’un essor futur pour le moins incertain.

Il faut retenir que les blocs pétroliers faisant l’objet d’appels d’offres sont situés dans les trois zones à potentiel pétrolier. C’est entre autres, le bassin côtier, la cuvette centrale et les bassins de la branche Ouest du Rift Est Africain. Les blocs gaziers se trouvent dans le Lac Kivu, à l’Est de la RDC.