Kipushi: la prison de Boma, le poste de santé doit devenir dispensaire

Kipushi: la prison de Boma, le poste de santé doit devenir dispensaire

La prison Boma à Kipushi est dépourvue d’un dispensaire. Le petit poste de santé installé à l’intérieur de ce centre pénitentiaire n’assure que les premiers soins. Conséquences, les détenus malades sont parfois transférés à l’hôpital dans un état critique. Le chef de division provinciale de la justice Justin Kasokwe Kitule, a fait un constat amer. C’était lors de sa visite effectuée samedi dernier à la prison de Boma. 

Conçu pour héberger 50 prisonniers, à ce jour, le centre pénitentiaire Boma de Kipushi compte plus de 386 individus. Cette promiscuité constitue un danger permanent qui expose les détenus à contracter toutes sortes de maladies liées à cette situation.

Description

Cependant, la prison manque d’une structure de santé permettant au personnel médical de soigner convenablement les détenus. Au sein de la prison de Boma, il n’y a qu’un petit poste de santé composé de deux locaux. Une pièce sert de bureau de consultation aux infirmiers. L’autre local sert de salle  d’observation. En plus, on y trouve un seul lit et une armoire dans laquelle sont disposés  quelques médicaments. En grande partie, ces produits sont des comprimés. Trois agents, dont un infirmier, un médecin et un nutritionniste y présent quotidiennement .

Mais, le statut du poste de santé empêche au personnel médical de poser certains actes. C’est notamment administrer des injections ou de perfusion . Ils se limitent à donner  aux détenus malades. Freddy Kibawa, infirmier à la prison de Boma,  affirme que certaines pathologies sont très  fréquentes dans ce centre.

« Ici au poste de santé, nous enregistrons  souvent les cas  de paludisme, les infections respiratoires, et les cas de diarrhée simple. Il y a de fois, des éruptions cutanées et la dermatose. À l’intérieur de la prison, il y a des délégués qui font le suivis des malades pendant la nuit. Le matin, ils amènent la liste des malades. Moi, je consulte et je donne les médicaments .Quand ça devient grave, nous les transférons à l’hôpital du Cinquantaine. ».

Un plaidoyer s’avère nécessaire.

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Touché par cette situation, le chef de la division Justin Kasokwe a promis de faire un plaidoyer auprès du Gouverneur. Il vise ainsi  la réhabilitation de la structure le plus rapidement possible. Il compte y  ajouter d’autres locaux  permettant l’hospitalisation des prisonniers malades.

Par ailleurs, Justin Kasokwe a promis de rencontrer ce  mardi 28 mai,  le chef de la division provinciale de la santé.  Le but, c’est de connaître les raisons qui interdisent au poste de santé d’injecter, de perfuser et de transfuser les malades.

«  Nous avons pris l’engagement avec le coordonnateur de la CNDH pour mener les démarches auprès de la division provinciale de la santé. C’est pour qu’ensemble nous puissions voir comment on peut procéder à la mutation de la structure. Que celui-ci  passe du statut de poste de santé  à  celui d’un centre de santé ou d’un dispensaire. Ainsi , l’infirmier aura la possibilité d’administrer les soins comme il  se doit.  Je vais faire rapport au gouverneur de province ».

Il faut dire que, le coordonnateur provincial de la Commission nationale des droits de l’homme, CNDH, a pris part à cette mission dans la prison de Boma.