RDC: 361.000 enfants dans les mines , les ong s’interrogent

RDC: 361.000 enfants dans les mines , les ong s’interrogent

A l’occasion de la DRC Mining Week qui s’est  clôture à Lubumbashi vendredi 14 juin, l’UNICEF a lancé une nouvelle alerte sur le travail des enfants dans les mines. Pour les seules provinces du Haut Katanga et du Lualaba, cette agence estime à  361.000, le nombre d’enfants présents dans les mines du cobalt. Ce qui ,d’après l’UNICEF, affecte négativement la chaîne d’approvisionnement de ce minerais essentiel dans la transition énergétique.

Le représentant pays de l’UNICEF en RDC s’est dit inquiet. Malgré les multiples actions menées par le passé, des milliers d’enfants continuent de travailler dans les mines artisanales du cobalt. Ainsi , Grant Laeity , représentant de l’UNICEF a exprimé sa vive préoccupation.

Nous avons estimé à 361.000, le nombre d’enfants qui travaillent dans les mines du Haut Katanga et du Lualaba.  En effet, ces enfants sont là pour ramasser les minéraux ou les trier. D’autres font  le travail de lavage de minerais. D’autres encore sont utilisés pour le transport…

Lire aussi: https://magazinelaguardia.info/2023/10/04/mine-les-exploitants-artisanaux-victimes-de-la-mafia/

Des ONG locales

Mais  dans la région du Katanga, la question portant sur les statistiques des enfants dans les mines fait toujours débat. Certaines organisations locales émettent des réserves  sur les chiffres avancés par l’UNICEF.

 » Donner des chiffres comme cela sans  situer ces enfants dans les mines, cela parait exagérer. Dans quels sites  miniers travaillent-ils  ? S’interroge Me Donat Kambola, directeur de l’Initiative pour la bonne gouvernance et les droits humains. Pour lui, il faut faire la différence entre les zones d’exploitation minière artisanale conformes à la loi et les nombreux sites clandestins.

 »Dans les zones d’exploitation minière artisanale légales, les coopératives ne tolèrent pas la présence des enfants. C’est le cas dans la carrière minière de  Tuluizembe et de Kamilombe près de Kolwezi. Par contre , dans les sites de tel que Tshipuki et  Mutoshi qui sont des milieux résidentiels ou encore Tshabula où il y a des rejets des minerais, aucun contrôle n’existe. » Et cet acteur de la société civile de poursuivre  » est ce que si l’on retrouve des enfant sur ces sites, on doit généraliser et prétendre qu’il y a des enfants dans les sites miniers du Katanga ? 

Franck Fwamba, directeur de la coalition Ne touche pas mon cobalt s’interroge également.  » Quels sites miniers d’exploitation artisanale ont 300.000 enfants ou plus ?  »

Lire aussi : https://magazinelaguardia.info/2023/09/28/rdc-un-aller-et-retour-sur-le-travail-des-enfants-dans-les-mines/

Impact sur la chaine d’approvisionnement

Cette présence des enfants dans les mines  risque d’entacher une nouvelle fois le cobalt de la RDC. En effet, depuis des décennies, les organisations tant internationales que nationales militent pour un cobalt propre.  « Malheureusement, les minerais qui sont ramassés ou qui sont exploités dans les sites illégaux, finissent dans la chaine d’approvisionnement« , regrette  Me Donat Kambola.

Pour sa part, Grant Laeity, le représentant pays de l’UNICEF en RDC, indique que cette situation doit interpeller tous les acteurs de la chaîne d’approvisionnement. Car,  poursuit-il,  , » la transition énergétique ne devrait pas sacrifier la vie des enfants ».