RDC: la CNDH a-t-elle intégré 20% des agents gelés ?
Depuis le 18 avril 2023, la Commission nationale des droits de l’homme, CNDH, a décidé de geler plus de 300 agents. La raison évoquée : le faible budget alloué à cette institution. Une année et sept mois plus tard, cette institution a, dans une lettre signée par son président, avoué avoir intégré 20 % des agents gelés. Mais pour certains agents gelés, l’institution n’a réintégré que 10 % et, en plus, engagé de nouveaux agents.
En fait, la lettre qui circule sur les réseaux est attribuée au président de cette institution, Paul Sapu, et elle a été signée depuis le 28 novembre 2024. C’est un accusé de réception sur une demande d’éclaircissement sur la mesure du gel du personnel de la CNDH. Elle est adressée au collectif du personnel gelé. Dans sa réponse, le président de la CNDH explique que le dossier a été traité lors de la session ordinaire de 2024. Ainsi, il annonce dans cette lettre que certains agents ont été réintégrés. « À ce jour, il y a au moins 20 % des agents gelés qui ont intégré la CNDH pour l’exercice 2024-2025 », lit-on dans cette correspondance. Notons que cette correspondance n’a ni été contestée ni confirmée par le président de la CNDH.
88 personnes nommées
Pour certains agents gelés de la CNDH, leur hiérarchie n’a réintégré que moins de 5 % des anciens agents. Et en plus, elle en a engagé de nouveaux. Il a récupéré juste 4 personnes du personnel gelées. Les autres sont de nouvelles unités », explique un membre du collectif des agents gelés. En fait, une décision de cette institution est parvenue à la rédaction de La Guardia.
Cette décision numérotée 31 a été signée le 07 octobre 2024. Elle reprend les noms des personnes nommées aux différents postes. En tout, 88 personnes ont été nommées à travers cette décision. Dix-sept d’entre eux ont été nommés comme membres des cabinets des membres du bureau. 18 personnes ont été affectées au secrétariat technique. 21 autres nommées au sein des représentations dans les provinces et 2 au comité permanent de la prévention de la torture. Et enfin 31 autres personnes ont été permutées.
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Il n’y a pas eu ni réintégration ni embauche.
Contacté, Paul Sapu, président de cette institution, explique que les documents en circulation constituent une manipulation. « Nous avions gelé du personnel parce que le budget ne nous permettait pas de les prendre en charge », dit-il, joint au téléphone. Il a également expliqué que c’était sur demande du gouvernement national. « Mais jusque-là, le budget n’a pas été revu à la hausse », dit-il encore. Par ailleurs, il met en garde tous ceux qui font circuler ces fausses informations.
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Pour rappel, la CNDH a, par un communiqué, décidé de geler plus de 300 agents. Une année et sept mois plus tard, ils continuent à dénoncer une procédure illégale. Pour eux, elle n’a pas respecté les règles. Car ils ont été nommés par une décision et gelés par un communiqué de prise.