Lubumbashi -refus de payer les taxes: incivisme ou révolte?

Lubumbashi -refus de payer les taxes: incivisme ou révolte?

Depuis le 21 juillet dernier, la DGRKat procède au recouvrement forcé des taxes pour les véhicules. Une circulation fluide s’observe dans la ville entre 9 h et 16 h 30. Pour cause, un grand nombre d’automobilistes rechignent à payer ces taxes. Une circulation fluide s’observe dans la ville entre 9 h et 16 h 30. S’agit -il de l’incivisme fiscal ou d’une révolte citoyenne.

Maitre Hubert Tshiswaka Directeur de l’Institut des Recherches pour les droits Humains et Conseiller au Mécanisme national de Suivi à la présidence de la RDC se pose la même question. Il pense néanmoins qu’il s’agit d’une révolte citoyenne. En effet, quelques automobilistes interrogés disent refuser de payer les taxes. Dans un article publié le 25 juillet dernier dans le magazine la Guardia. Et intitulé : Lubumbashi : certains automobilistes rechignent à payer les taxes ? Fiston Kalombo un chauffeur de taxi dans le transport en commun expliquait : « En-tout-cas cette année, je ne compte pas payer. Parce que chaque année, notre argent entre dans le trésor public, mais il n’y a pas de transparence. Nous ne savons pas où va cet argent et ce qu’on en fait ». Ce point de vue, beaucoup d’automobilistes le partagent.

Les autorités à la base du boycott

Ainsi pour cet homme de droit , ,si la population refuse de payer les taxes, c’est parce que les présumés détourneurs ne sont pas suffisamment iniquietés. « Cette situation installe un manque de confiance entre l’autorité et la population. Et c’est ce qui pousse la population au boycott de ces obligations civiques », dit-il. « Les autorités se plaignent des détournements, mais il ne s’en suit pas des poursuites pour récupérer l’argent détourné. Et la population prend ce manque de suivi de l’état pour un détournement organisé », dit-il encore. Jamais, selon lui, la population n’a vu l’argent détourné, remis dans les caisses de l’Etat.

En plus, dit-il, « la population elle voit seulement les policiers transformés en mendiant sur la voie publique parce qu’ils sont mal payés. Celle-ci vit au quotidien des coupures d’eau et d’électricité, elle voit des routes détériorées, des hôpitaux non équipés ».

 Poursuivre les détourneurs 

Pour changer la donne, il faut mener des actions d’éclat pensent Hubert Tshiswaka. Ainsi, ces actions impacteront directement sur la vie de la population. Selon maître Hubert, les autorités doivent non seulement annoncer les détournements, mais aussi poursuivre les détourneurs. Afin de récupérer l’argent détourné. De plus, ces autorités doivent bien payer les fonctionnaires. Notamment bien payer les policiers. Mais également, il faudrait améliorer les services publics comme l’eau, l’électricité et les routes. c‘est ce qui poussera la population à payer ces taxes et impôts.

Maître Hubert craint que la situation actuelle ne s’apparente à une révolte citoyenne. Selon lui, cette situation rappelle l’époque coloniale, où le noir faisait le vide face à la violence du colonisateur.