Lubumbashi : des méthodes efficaces pour éradiquer l’insécurité

Lubumbashi : des méthodes efficaces pour éradiquer l’insécurité

La ville de Lubumbashi est en proie à insécurité. Cette situation perdure depuis plusieurs mois. Des cas de cambriolages, viols et tueries sont souvent enregistrés pendant la nuit. La population  vit dans la peur chaque soir.

Selon les spécialistes du domaine, la criminalité urbaine qui se vit à Lubumbashi est un phénomène aux multiples causes. C’est notamment, le tissu social, la dimension institutionnelle et l’historique même de la ville.

Qu’est-ce qui est à la base?

De ces facteurs entre en ligne de compte. Pour le Criminologue Philly NTUMBA, à l’époque coloniale, l’urbanisation de Lubumbashi suivait des normes sécuritaires. « On pouvait se référer par exemple au tunnel, à un camp militaire ou policier, à une barrière du chemin de fer etc., comme limite ou point de surveillance de la ville. » Indique-t-il avant de faire remarquer que depuis un temps, il s’observe une forte expansion tant de la ville que de la densité de la population. Pour lui, ce changement n’a plus permis aux services de sécurité d’avoir ni point de surveillance permanent, moins encore des références de la surveillance mobile.

Cet expert précise que la criminalité urbaine est souvent asymétrique. Selon lui, parfois, il y a complicité des éléments des services de l’ordre. Souvent,  les criminels sont dissimulés dans la population et les services de sécurité. Il s’inquiète du fait que, principalement la police n’a pas de moyens et stratégie de réplique ou de dissuasion. Point de vue soutenu également par Bertin Tshoz, Team leader Gouvernance, Sécurité et Paix au cadre de concertation de la société civile du Haut-Katanga.

 Lire aussi :Lubumbashi : La commission justice et paix dénonce l’insécurité

Philly NTUMBA voit la chose autrement. Pour lui, tant que la police s’accroche à l’ancienne organisation et fonctionnement, ça va être difficile de maîtriser le phénomène. De son côté, Bertin Tshoz déplore par contre le manque d’une bonne logistique au sein de la police censée sécuriser la population.

Des stratégies pour endiguer le phénomène

L’expert en criminologie, Philly NTUMBA propose des pistes de solutions. « La meilleure façon de fonctionner pour faire face à un phénomène Criminel, c’est de constituer une brigade spéciale . Si on crée  une brigade anti-cambriolage, en plus de  la police,  on peut y associer des spécialistes civils. Ainsi, ces derniers pourront étudier et mettre en place des moyens et stratégies de réplique adaptés à la situation. Ce qu’il faut faire à présent, c’est réorganiser la surveillance. » Soutient-il.

Bertin Tshoz, pense que pour couvrir toute la ville de Lubumbashi, la police devrait avoir au maximum 100 véhicules de surveillance. « Il est vrai que pour l’instant, l’effectif de la police n’est pas en même de couvrir la sécurité de la ville. » Fait constater également Philly NTUMBA. Avant d’ajouter :  » si on s’en tient à l’intervention, comme le cas de C.C.O, c’est déjà voué à l’échec. Il faut miser sur la surveillance et la dissuasion. De plus,  on peut réfléchir à des stratégies comme la surveillance par drones. On peut également  utiliser des structures existantes comme les pilonnes des antennes des maisons de téléphonie mobile comme de point de surveillance. »

Le Team leader Gouvernance, Sécurité et Paix de la société civile salue la mise en place du centre communicationnel des opérations ( C.C.O) qui a contribué à la lutte contre la criminalité urbaine à Lubumbashi. Hormis les difficultés de la bonne collaboration entre la population et la police pour dénoncer les criminels.

Demester Maloba