Que gagne la RDC dans le partenariat Gécamines- JOGMEC?
La Gécamines a signé récemment un protocole d’accord avec l’Organisation japonaise pour la sécurité des métaux et de l’énergie (JOGMEC). Il crée ainsi un cadre de coordination de l’exploitation, de la production et du traitement des minerais. La RDC s’avère un acteur important dans ce partenariat. Le pays produit plus de 1,5 million de tonnes de cuivre et 100.000 tonnes de cobalt.
L’annonce de la signature de ce protocole d’accord a été faite mardi par les États-Unis. En effet, ce sont eux qui président la structure dénommée Partenariat pour la sécurité des minéraux (PSM). L’accord entre la Gécamines et la JOGMEC crée un cadre de coopération dans les domaines de l’exploitation minière et des ressources minérales. Il vise à accroître les opportunités commerciales pour les parties, indique le PSM. En outre, les différents partenaires pour la sécurité des minéraux se sont engagés en faveur du développement du corridor de Lobito. Ils entendent aussi œuvrer pour l’investissement dans les infrastructures mondiales .
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De ce fait, les États-Unis déclarent que la GECAMINES est un acteur clé du projet du corridor de Lobito. Cette entreprise publique de la RDC compte un nombre important de projets miniers de joint venture. Ce qui fait du Congo, le premier producteur mondial du cobalt avec plus de 100.000 tonnes. Il est également 3e producteur mondial du cuivre avec plus de 1,5 million de tonnes de cuivre.
Mais gagne la RDC ?
Mais si le corridor de Lobito compte sur la production minière de la RDC pour se développer, que gagne en retour le Congo ? Certains acteurs de la société civile du secteur minier estiment que cet accord présente un avantage. Celui d’apporter des investissements au pays qui en a besoin. Néanmoins, la RDC devrait se positionner par rapport aux enjeux autour de ce type de partenariat, indique Freddy Kasongo, directeur de l’observatoire OEARSE.
Depuis que la RDC a déclaré en 2018, certains minerais stratégiques, on observe une ruée des pays occidentaux. Or, si l’on veut favoriser l’exportation des minerais par le corridor de Lobito, la RDC ne gagne pas grand chose. Pour nous, le pays doit avoir une autre vision des minerais stratégiques. C’est notamment réfléchir sur les possibilités de transformation locale. Ainsi, la RDC pourrait produire certains intrants utilisés dans la transition énergétique et l’industrie automobile.
En outre, les acteurs de la société civile du secteur minier interpellent également le gouvernement Congolais. « On a l’impression que cet accord ne vise qu’à sécuriser la chaine d’approvisionnement. Par contre, nous, avons besoin que les Congolais profitent de leurs minerais stratégiques. Cela passe par la création d’emploi, le payement des taxes, des impôts et des redevances. Aussi, la RDC doit profiter du transfert de la technologie, indique encore Freddy Kasongo
Enfin, ces acteurs exigent la publication intégrale du protocole d’accord signé entre la Gécamines et l’Organisation japonaise pour la sécurité des métaux et de l’énergie JOGMEC. À noter que le Partenariat pour la sécurité des minéraux (PSM) est une nouvelle initiative des États-Unis qui vise à renforcer les chaînes d’approvisionnement en minéraux critiques.