Conflit post-électoral: comment apaiser les esprits ?

Conflit post-électoral: comment apaiser les esprits ?

Comment résoudre les  conflits post-électoraux ? La question était au centre d’une table ronde organisée ce jeudi 07 mars 2024 à Lubumbashi  par la division des affaires politique de la Monusco. L’objectif était d’abord, d’analyser les causes profondes de ces conflits  et ensuite, de proposer le recommandations. Ainsi, plusieurs acteurs socio-politiques, des leaders de la société civile, et des professionnels des médias ont pris part active a cette rencontre. Toutefois, les jeunes étaient les plus ciblés par ces échanges.

Les élections du 20 décembre 2023 ont suscité des frustrations dans le pays en général et la province du haut Katanga en particulier. Il s’agit notamment de certains candidats qui n’ont pas remporté les élections. De ce fait, des plaintes ont été enregistrées  ça et là, conduisant aux conflits et parfois à la violence. Et dans la plupart des cas, ces acteurs politiques ont manipulé des jeunes pour essayer de régler des comptes aux camps des adversaires politiques. Ce qui rend la situation post-électoral assez critique notamment dans la province du Haut Katanga.

En effet, depuis les élections générales, les attaques entre des jeunes des différents partis politiques se multiplient notamment à Lubumbashi. Elles sont parfois verbales ou physiques. D’autres utilisent les plates formes numériques pour attaquer un camp ou un autre. En outre, ces conflits vont parfois au delà des formations politiques pour se transformer en tension intercommunautaire.

Le dialogue reste la solution

Pour les participants ,les causes profondes des conflits post- électoraux  sont multiples . C’est notamment les injustices sociales, l’intolérance politique et culturelle, la manipulation à des fins politiques, la quête des influences communautaires.

De ce fait, Joseph Kasongo Mulongoy , secrétaire général de la fondation Katangaise, croit que la solution aux conflits actuels dans la province du Haut Katanga, c’est le dialogue.

« Nous allons inviter autour d’une table ceux qui se sentent lésés, en vue de parler face à face et de trouver un compris ».

A lire, https://magazinelaguardia.info/2023/07/07/elections-lonu-met-en-place-un-projet-de-prevention-de-conflit/

Pour sa part, Vincent Tshibwabwa Kadiata, secrétaire exécutif adjoint du parti politique MLC  pense que, l’état doit prévenir les conflits, en punissant les incitateurs  à la haine.

« Quand il y a des conflits, il est difficile de vivre en paix et de se développer. A travers cette activité, j’ai appris à accepter l’autre, à se tolérer mutuellement. Mais aussi il y a la responsabilité de l’Etat qui doit veiller à la prévention de ces conflits. Il faut un partage équitable des ressources naturelles. On ne doit pas avoir des communautés qui sont privilégiées plus que d’autres ».

Des conflits entretenus par les leaders politiques

De son côté Clément Lwamba,  président de la Ligue des jeunes de l’ UDPS , parti au pouvoir, déclare que la tension qui se vit actuellement est entretenue par des leaders politiques. Mais les victimes restent toujours les innocents. Pour lui, la rencontre de ce jour tombe à point nommé.

« A travers cette réunion, j’ai retenu ceci. Au-delà delà  de nos divergences politiques, nous sommes congolais et nous devons rester uni pour l’intérêt du Congo. Nous, les leaders politiques,  nous devons fournir des efforts pour enseigner à nos militants le civisme politique. En tant que leader,  nous ne devons pas instrumentaliser les jeunes pour nos intérêts. En outre, on doit éviter de tribaliser le parti politique en ne recrutant des membres que dans sa tribu. Non, un parti politique doit avoir des adhérents de toutes les tribus ».

En plus de ceci, d’autres recommandations ont été formulé. C’est entre autre, le dialogue constrictif et sincère entre communautés, le renforcement de l’éducation civique des militants de partis politiques. Des plus le partage équitable de ressources et des postes entre communautés et bannir les stéréotypes communautaires.

Il faut dire que la séance était présidée par Adeodat Mugalu, responsable du bureau des affaires politiques de la Monusco à Lubumbashi. C’était en présence du ministre provincial de l’intérieur.