Enrôlement des électeurs : le calvaire d’une électrice

Enrôlement des électeurs : le calvaire d’une électrice

L’opération d’enrôlement des électeurs a débuté voilà bientôt trois semaines dans le deuxième aire opérationnelle. Entre le besoin d’avoir sa carte d’électeur et la hâte d’aller aux élections, les Lushois sont de plus en plus nombreux dans les centres d’inscriptions. Ce qui explique l’engouement au sein des centres d’inscriptions, surtout que l’opération tend à sa fin. Mais voilà, obtenir sa carte à Lubumbashi n’est pas chose aisée.

Dans les centres d’inscriptions, les électeurs arrivent déjà dès  4 h ou 5 h du matin pour avoir un jeton.  Mais cela ne garantit pas  à la personne de s’enrôler le même jour. Justine Kifwayi une lectrice de Lubumbashi en a fait la triste expérience.

Âge de 48 ans, Justine Kifwayi habite au carrefour.  Elle est une épouse et mère de quatre enfants . Sa quête pour avoir sa carte débute il y a une semaine.   » Pendant une semaine, j’allais au centre placé à l’Église jean Calvin situé sur l’avenue de la révolution. Soit j’arrivais trop tard après la distribution des jetons, soit , j’étais parmi les dernières personnes . Et chaque fois, je devais revenir un jour après », explique-t-elle.

Ce mercredi 15 février , elle a décidé de se rendre  au centre qui se trouve à Imara.« Avant de venir à Imara, j’ai fait une semaine à Jean Calvin. Là-bas, le jeton se vend à 5 000, 10.000 et 10 $. Après avoir vendu les jetons, ils procèdent au classement selon les prix d’achat des jetons. Et c’est à ce moment où le combat entre les opérateurs  et la population commence. Quand j’ai vu que c’était difficile pour moi, j’ai jugé bon de venir à Imara.  » je suis arrivé à 5 h 30 . Ici, j’ai eu la chance d’avoir un jeton gratuitement « , explique-t-elle.
Justine Kifwaya détient le jeton numéro 30 .  Mais cette fois , elle va encore s’armer des patiences. Car jusqu’à 14 h 30, la personne à se faire enrôler détenait le jeton numéro 11.

À lire aussi,https://magazinelaguardia.info/2023/02/13/lubumbashi-le-monnayage-dacces-a-lenrolement-une-realite/

Il faut dire  que Justine Kifwayi n’est pas la seule à vivre ce calvaire. Bonaventure Okitandende médecin généraliste dans une polyclinique de la place, totalise ce mercredi une semaine sans avoir sa carte.

« C’est depuis mercredi passé que je viens pour me faire enrôler ici à Imara, mais je n’y arrive pas. Soit les machines tombent en panne, soit j’arrive en retard, on a déjà distribué les jetons. Aujourd’hui, je suis arrivé tôt, j’ai eu le jeton numéro 25. En tout cas, si aujourd’hui, je rate, c’est fini, je ne veux plus me faire enrôler ». Une autre femme rencontrée dans un taxi ce mercredi déplore également cette situation.  Comme pour dire , s’enrôler relève d’un parcours des combattants.