Haut Lomami: impossible d’exercer un contrôle parlementaire?

Haut Lomami: impossible d’exercer un contrôle parlementaire?

Il  y a des  remous  l’Assemblée provinciale du Haut Lomami .  Certains députés déplorent la difficulté d’exercer correctement leurs mandats.  C’est le cas du député provincial Prospère Kabila Wa Nkulu. Pour lui, il est difficile d’effectuer un contrôle du gouvernement provincial . Car, toute tentative est étouffée dans l’œuf. 

Le contrôle des institutions  est l’une des missions d’un député. La question orale constitue l’un des moyens pour exercer ce contrôle. Ceci est conforme  à l’article 187, du règlement intérieur de l’Assemblée provinciale. Celui-ci  dispose : « Le député qui désire poser une question orale ou une question écrite au gouverneur… dépose le texte au bureau de l’Assemblée provinciale. Cette dernière, après en avoir vérifié la recevabilité, le transmet à qui de droit… ».

Le 17 avril 2023,  Prospère Kabila Wa Nkulu a déposé au bureau de l’Assemblée provinciale, une question orale avec débat.  Cette question vise la gestion  du Haut Lomami.  Pour lui,il n’y a aucun développement . « Cela fait une année que le gouverneur gère et n’a jamais rendu compte. Sur le plan infrastructure, rien n’est fait. Dans tous les domaines, il n’y a rien. Quand, nous demandons des explications, personne n’est là pour répondre« .

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Question déclarée irrecevable

La question de ce député a été rejetée par le  bureau de l’Assemblée provinciale. Car, pour cette institution, il est impossible de traiter  deux questions orales en même temps.

« Comme la première question orale adressée au Ministre Provincial de l’Intérieur (…) n’est pas vidée de sa substance », le bureau se trouve dans l’obligation de respecter l’esprit de l’article 189″. Selon cet article , l’on ne peut pas avoir deux questions orales sur une même matière ».  Explique l’Assemblée Provinciale dans une lettre adressée à l’auteur de la question.

Mais ce député ne  l’entend pas de cette oreille . Pour lui , cette manière de faire consacre une administration des intouchables. Il prétend par ailleurs être même victime des menaces et de tentatives de meurtre.

Cet avis est également partagé par Maitre Guilard Ndayi Kyungu avocat au barreau de Kamina. Pour lui, cette manière de faire porte atteinte a la démocratie.  « C’est un exercice parlementaire normal. Car, cela permet à l’Assemblée d’exercer le contrôle. Le rejeter est une façon d’étouffer la démocratie ».

À noter que la province du Haut Lomami  est très instable . Parce que, depuis , la mise en place de la décentralisation ,l’Assemblée provinciale a déjà destitué  six gouverneurs.