Fungurume : Appel à l’aide pour les mineures ,victimes du viol

Fungurume : Appel à l’aide pour les mineures ,victimes du viol

La commune de Fungurume a enregistré les trois derniers mois sept cas de viol sur mineures. La victime la plus jeune est âgée de cinq ans et demie. Selon les organisations de droit de l’homme ADID et IPDOH, l’état de cette survivante nécessite une intervention chirurgicale. Entretemps, le parquet près le tribunal de paix de Fungurume a ouvert un dossier sur ce dernier cas.

En effet, la survivante du viol de cinq et demie a été abusée à Kazelo dans le groupement  Nguba en décembre dernier. Le bourreau serait un homme d’une trentaine d’années, témoignent les parents. Toutefois, ces derniers s’inquiètent sur l’état de santé de la fillette.  » Elle nécessite des soins appropriés mais jusques là elle n’est pas prise en charge. En outre, la fillette a besoin d’un accompagnement psychologique. Là aussi, rien n’est fait  ».

De leur côté, les organisations de défense  des  droits de l’homme appellent le parquet près le tribunal de paix de Fungurume  à accélérer le dossier.  » cela fait plus de dix jours que le dossier est en instruction . Néanmoins, il ne semble pas avancer  », indique une source proche de l’ong ADID.

Des survivantes du viol désespérées

D’autres cas de viol sur mineures ont été enregistrés entre le mois de novembre et décembre 2023. Une des survivantes est encore en  soins à l’hôpital Mwangeji à Kolwezi.

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Par ailleurs, une victime âgée de 14 ans est tombée enceinte à la suite du viol. Cette survivante est aujourd’hui abandonnée à son triste sort, déclare Martin Nawej, directeur de l’ONG ADID.

 » La fillette vivait à Lubumbashi. Elle avait été chassée de la maison par son parâtre. C’est ainsi qu’elle s’est retrouvée à Fungurume accueillie par un couple. Malheureusement c’est là qu’elle a été abusée par le monsieur de la maison. Ensuite elle l’a jetée dehors. Je lui ai donné un toit chez moi mais faute de moyens , je ne pourrais pas la garder très longtemps. »

Cette organisation déplore le fait que le présumé auteur de ce viol n’est pas encore interpellé par la justice.

De son côté, la société civile de Fungurume se dit informée de ces cas de viol notamment celui de la fillette de 5 ans. Deogratias Maloba, cadre de cette structure citoyenne indique  que dans la plupart des cas, les victimes ont besoin de prise en charge.

Des cas non dénoncés

Une allégation que  madame Marthe Mazimba,  responsable du service du genre, famille et enfants à Fungurume tente de nuancer. D’abord, elle déclare ne pas être au courant de l’état de la survivante qui exige des soins en urgence. Ensuite , la cheffe du service du genre, famille et enfants affirme que plusieurs cas lui échappent.

 » Le nombre des cas de violences sexuelles pourrait être important. Malheureusement,  bon nombre d’entre eux restent inconnus. Les parents ne dénoncent pas. Par contre, ils préfèrent des arrangements à l’amiable avec les auteurs. Ils viennent vers nous seulement si ça ne marche pas. Et la conséquence est que les survivantes arrivent au delà du délai de 72 pour la prise en charge contre le VIH Sida et la grossesse.  »

Et de poursuivre  » les centres de santé ont a leur disposition des kits PEP. Les victimes arrivent toujours en retard , ce qui les exposent aux maladies ». 

S’agissant du dossier de viol qui est pendant devant le parquet près le tribunal de paix de Fungurume, Madame Marthe Mazimba s’est engagée à en assurer le suivi.